Plus d'un Français sur deux (53%) se déclare pour le moment intéressé par les élections européennes, selon un sondage LH2 de fin février. Le niveau d'intérêt moyen à trois mois de l'échéance était de 70% pour les dernières municipales et présidentielle, et de 65% pour les législatives. 52% des électeurs affirment qu'ils voteront en fonction des enjeux nationaux et de la situation politique de la France, contre 40% en fonction des enjeux de l'Europe. Quand on leur demande de citer trois enjeux prioritaires, 46% des personnes interrogées répondent le développement d'une politique économique commune, 45% le développement d'une politique commune en matière d'environnement, et 43% le développement d'une politique sociale commune.
Le Conseil National a approuvé le 28 février à la quasi unanimité le texte « Donner une nouvelle direction à l’Europe » http://actus.parti-socialiste.fr/2009/02/28/donner-une-nouvelle-direction-a-leurope/ .
Les grands défis actuels ont besoin de l’Europe. La faillite de l’idéologie libérale impose un retour à l’ambition des fondateurs. Les socialistes veulent réorienter la construction européenne vers une Europe politique porteuse d’un nouveau modèle social et d’un idéal de civilisation. Les Français doutent de l’Europe. Leur participation aux votes est passée de 60% en 1979 à 43% en 2004. Les referendums récents constituent autant de signes.
Le XXIème siècle doit être celui d’un monde multipolaire, plus juste, plus respectueux de notre environnement et des droits sociaux. Le bilan de la droite emmenée par Barroso est accablant. Il faut rapprocher l’Europe de ses citoyens. C’est le titre du Manifeste adopté le 1er décembre 2008 par le PSE. Il faut assumer jusqu’au bout le clivage avec la droite. La gauche européenne est en mesure de le faire.
Les députés européens représentant la France sont élus au scrutin proportionnel à un tour, le seuil de répartition des sièges entre les listes étant de 5 % des suffrages exprimés. Le dépôt des candidatures aura lieu du 11 au 22 mai, et la campagne officielle débutera le 25 mai pour s'achever la veille du scrutin, le 6 juin. Pour ces élections, 72 sièges de députés sont à pourvoir, huit « grandes régions » ont été délimitées et les députés répartis sur la base du dernier recensement : dix pour le Nord-Ouest de la France, neuf pour l'Ouest, neuf pour l'Est, dix pour le Sud-Ouest, treize pour le Sud-Est, cinq pour le Centre, treize pour l'Île-de-France et trois pour l'Outre-Mer.
Les candidats socialistes franciliens désignés par le Conseil National sont : 1 / Harlem Désir 2 / Pervenche Bérès 3 / Benoît Hamon 4 / Monique Saliou 5 / Alain Richard 6 / Michèle Sabban 7/ Guillaume Ballas 8/ Lucille Schmidt 9/ Patrick Malivet 10/ Claire Edey 11/ Olivier Faur 12/ Adole Ankrah 13/ Akli Melloulli. Cette liste ainsi que celles des 7 autres régions seront soumises à l’approbation des militants le 12 mars et ratifiées le 21 mars.
La constitution des listes approuvée par 75 responsables fédéraux n’aura toutefois pas évité toutes les controverses : tous les sortants n’ont pas été reconduits malgré leur forte implication passée au Parlement, au nom d’un nécessaire renouvellement et des prévisions actuelles qui ne donnent qu’une vingtaine d’élus socialistes pour remplacer les 31 sortants; certains militants auraient souhaité être davantage impliqués dans les choix des candidats en pouvant panacher ou ordonnancer différemment les listes, dilemmes anciens entre parti d’élus ou de militants; certains départements se plaignent de n’être pas représentés malgré la limite à 72 du nombre de députés français qui seront envoyés à Strasbourg; des choix d’appareil visant à équilibrer les courants ou à récompenser des amitiés soulèvent en contrepartie quelques critiques sur le caractère trop peu européen des considérations des faiseurs de liste; des parachutages sont à l’origine d’amertumes et d’appels à voter non aux listes du 12 mars ; la procédure statutaire de désignation des candidats aurait pu être rénovée, mais l’équipe est rajeunie, plus paritaire, non-cumularde et l’unité des chefs presque refaite. Vous avez le choix de dire oui ou non à la liste du parti à défaut de pouvoir constituer votre propre liste. Conforter la convalescence de notre PS ou exiger dès maintenant une rénovation plus radicale.
Et puis se battre pour notre programme de gauche, contre la droite.
qu'il devient urgent, et ce par delà les sympathies envers les un(e)s ou les autres, que nous fassions connaitre notre désapprobation sur le mode de désignation des listes à ce type de scrutin. Quel intérêt de soumettre au "vote béat" des militant(e)s, des listes concoctées par des aparatchiks. C'est pour la constitution des listes que les militants doivent se prononcer, c'est en dire en amont, selon une procédure en 3 temps
1- Dépôt de candidature
2- Vote dans les sections des régions concernées sur chaque nom
3- Constitution des listes par le CN au vu des résultats sans autre considération, surtout pas la proportionnelle des motions qui nous tue à petit feu depuis des années.
C'est essentiellement pour défendre cette optique que je ne validerai pas cette liste lors du vote du 12.
Rédigé par : Ch. Espinossa | 11 mars 2009 à 12:44
Les listes adoptées par le dernier conseil national pour les européennes font l’objet d’une vive contestation. Comment s’en étonner? Alors que s’était affirmée, à l’occasion du congrès, une large volonté de rénovation, ces listes ont été concoctées selon les méthodes les plus traditionnelles, les plus orthodoxes, les plus contestables.
Elles sont en effet le résultat d’arrangements passés entre des courants qui défendent des intérêts spécifiques, sans considération d’ordre général ou d’intérêt du parti. Le renouvellement, la diversité, sont laissés à la discrétion de l’appareil qui l’interprète à sa manière, soucieux de préserver ou de se constituer une clientèle.
Il ne sert à rien cependant de jeter l’opprobre sur les chefs de courant. C’est un système, que je dénonce depuis des mois, qui est à l’oeuvre et qui montre encore aujourd’hui toute sa malfaisance. D’autant que l’équation s’est encore compliquée par la balkanisation qui affecte les courants eux-mêmes.
Faute de cohérence idéologique, chacun de ceux issus du congrès est traversé de sous courants, de sous groupes, aux intérêts contradictoires. Le Parti socialiste part ainsi en lambeaux et il ne faut pas s’étonner du spectacle qu’il donne puisque rien n’a été fait pour supprimer les causes de cette situation.
Pour ne prendre que l’exemple des Européennes, la logique n’aurait-elle pas été que les militants et eux seuls aient eu à décider du choix de l’ordre des candidats? Saisis, région par région, du nom des impétrants, c’était à eux de décider qui était digne ou non de représenter les socialistes dans leur circonscription. Quel sens peut bien avoir un vote sur des listes bloquées? La démocratie y trouve-t-elle son compte? Et quel temps perdu en cas de rejet? Comment sortir en effet de l’impasse dans laquelle celui-ci nous jetterait? Sont-ce les mêmes courants, les mêmes états-majors, qui devraient, désavoués, réécrire leur copie, au risque de contredire à nouveau la volonté militante? Ou faudrait-il alors seulement, comme je le suggère, laisser décider nos adhérents? Ma conviction est que notre parti ne pourra se réformer que lorsque les courants auront été privés de toute influence sur le choix de nos dirigeants comme de nos candidats, pour mieux se concentrer sur le débat politique et l’élaboration de notre projet.
À défaut, la loi des écuries, ou des féodalités locales continuera de chercher à s’imposer contre toute évidence, c’est-à-dire contre l’orientation que souhaite manifestement donner au Parti socialiste des dizaines de milliers d’adhérents qui n’en finissent pas d’espérer une vraie, profonde et complète rénovation.
Gaëtan Gorce
Rédigé par : Sirius | 11 mars 2009 à 12:38