Les trois hangars du Parc des expositions de Toulouse étaient pleins, jeudi 19 avril, avec plus de 20000 personnes rassemblées pour écouter la candidate socialiste et son invité, le premier ministre espagnol José Luis Zapatero. En présence de Danielle Mitterrand, qui participait pour la première fois à un meeting, et de Laurent Fabius, François Hollande a inauguré la soirée dans une atmosphère de liesse.
Au terme de ce qu'il a appelé "la plus belle des campagnes depuis François Mitterrand", le premier secrétaire du PS a appelé au "vote utile" dès le premier tour, "non pour conjurer ni pour utiliser un croque-mitaine, a-t-il lancé avec la voix cassée des fins de campagne, mais pour le changement. (…) Pas de dispersion, comme il y a cinq ans, pas d'abstention, pas d'indifférenciation. (…) Je ne veux pas que l'on puisse dire que l'influence de la gauche antilibérale, des Verts et des communistes sera uniquement mesurée au soir du premier tour." Les discussions, confiait en aparté Bruno Le Roux, secrétaire national aux élections, pourraient s'engager dès lundi soir.
Source : Le Monde - Isabelle Mandraud
Les noms des candidats de l'UMP et de l'UDF ont été hués. Sur Nicolas Sarkozy : "Vingt-quatre fois, il a cité Jaurès, ce n'est plus un hommage, c'est une opération de police, a dénoncé M. Hollande. Il est allé chercher Jaurès, il n'a trouvé que Le Pen sur sa route." Sur François Bayrou : "Il y a chez lui de l'opportunisme, et de la malice." En espagnol, M. Zapatero a pris le relais à la tribune. Quatre jours auparavant, il avait jeté la consternation dans les rangs socialistes en déclarant, dans un entretien écrit à l'AFP, son "respect" et son "admiration" pour M. Sarkozy. Mais ce soir, il prend parti sans réserve. "Je suis venu ici pour soutenir Ségolène. Je ne le fais pas seulement par sympathie pour elle mais par admiration pour elle. (…) Ségolène incarne l'impétuosité, la fraîcheur de caractère et l'optimisme. Elle est sur le point de mettre en œuvre une autre façon de gouverner." Entre clameur et rappels, M. Zapatero poursuit : "L'Europe attend la France moderne, innovatrice, courageuse et l'Espagne se sent proche, très proche de la France. Ségolène, c'est le changement, Ségolène, c'est le futur!" Une forêt de drapeaux et de pancartes accueille la candidate qui, du geste, soulève la salle : "Aidez-moi! Portez-moi!", s'exclame-t-elle en lançant "l'appel de Toulouse" pour une participation massive et un "vote utile". Elle fait participer la foule, quand elle dénonce les "rémunérations insolentes des grands dirigeants", en particulier les indemnités de Noël Forgeard, l'ex-président d'EADS. "C'est à Toulouse que nous devons lui demander de rembourser. Demandez-lui!" La salle scande : "Remboursez! Remboursez!" Quelques heures avant le meeting, dans une salle de l'aéroport de Toulouse, la socialiste avait rencontré l'intersyndicale d'Airbus en promettant la suspension du plan de restructuration "Power8".
Mais, à trois jours du scrutin, l'heure est à la mobilisation. "Venez très nombreux, répète MmeRoyal, pour dire quelles valeurs et quel visage vous voulez donner à la France." "La France présidente, ajoute-t-elle, ce n'est pas le masque de la peur." Toujours, elle met en avant les "citoyens", le "peuple qui ne demande qu'à se réveiller" pour conclure avec des accents gaullistes : "Je vous ai écouté, je vous ai entendu", et finir par une citation de Mitterrand : "La victoire, vous ne la rencontrerez que si vous la forcez."
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