Ce que j’ai à vous dire
Je dois cette réflexion à toutes celles et à tous ceux qui m’ont fait confiance, dont j’ai porté les espoirs et qui ont souffert de la défaite. Mais aussi à tous les autres qui ont glissé dans l’urne un autre bulletin que le mien . C’est aussi une façon de se tourner résolument vers l’avenir avec une détermination retrouvée. Sans nostalgie mais sans oubli.
Cette histoire que nous avons vécue ensemble ne m’appartient pas. Elle est inscrite désormais dans l’histoire de notre pays, elle appartient à tous les Français qui l’ont écrite, c’est-à-dire non seulement aux dix-sept millions d’électeurs qui ont espéré ma victoire mais aussi à tous les autres qui ont participé à ce formidable instant démocratique. J’en veux pour preuve l’exceptionnelle participation électorale dans un contexte de doute profond à l’égard de la politique.
Je crois qu’il était nécessaire – et cela m’a été demandé, d’ailleurs, de toutes parts – de tirer des leçons pour l’avenir, de transmettre ce que j’ai compris du pays pendant cette période.
Je crois que livrer cette réflexion peut servir à ceux qui gouvernent comme à ceux qui s’opposent – à ceux qui ont des certitudes comme à ceux qui n’en ont pas.
Il y a eu au cours de cette campagne une mobilisation inouïe des Français, des débats intenses dans tout le pays, y compris sur les l ieux de travail, devan t les distributeurs à café, au coeur des familles toutes générations confondues, dans les cours de récréation, etc. Finalement, une forme de réhabilitation du débat public. Des milliers d’interrogations ont été posées, des questions simples et d’autres complexes, et même des sujets qui cherchent aujourd’hui encore leur réponse : la juste répartition des richesses, les effets de la mondialisation, la valeur du travail, la nation, le vivre ensemble, l’avenir de la France, et bien d’autres. L’exercice auquel je me livre aujourd’hui répond, bien sûr, à une démarche personnelle puisque je donnerai mon éclairage, mon point de vue. Il n’a pas vocation à être totalement exhaustif mais c’est un témoignage fait de franchise, d’honnêteté, de probité. Mais je le conçois, aussi, comme une contribution à la construction des victoires f utures de la gauche au service de la réussite du pays. On me dira que je suis juge et partie ? Non, car ce n’est pas moi qui rends le verdict. |
La plus belle histoire, c'est vous", le livre que publie aujourd'hui Ségolène Royal, constitue une étape-clé dans sa reconquête du PS comme de l'opinion et lui permet de "rendre des comptes" à ceux qui ont voté en sa faveur plutôt que d'en régler avec certains dirigeants socialistes.
En 335 pages, l'ancienne candidate du PS tente de répliquer à ses détracteurs, tout en s'efforçant de ne pas s'enfermer dans un discours purement défensif. Les "éléphants" du PS ne sont pas ménagés, eux qui ont "juré consciemment ou pas, de m'écraser ou d'attendre au pied levé ma chute pour me remplacer", assure l'auteur.
Elle raconte, interloquée, avoir vu Michel Rocard venir à elle la veille du dépôt des candidatures devant le Conseil constitutionnel pour lui expliquer qu'il était le plus capable de conduire les socialistes et la prier de lui laisser la place. Elle narre aussi comment François Bayrou, alors qu'elle se rendait chez lui pour finaliser l'accord selon lequel elle le nommerait premier ministre en cas de victoire, s'est subitement rétracté, l'a prié au téléphone de ne pas monter à son domicile "comme un amoureux qui craint la panne ou comme un adultère risqué", note-t-elle, amusée.
Se défendant d'avoir commis les bourdes qui lui ont été reprochées, elle estime que "neuf mois [de campagne] ne suffisaient pas à répondre à toutes ces questions". "J'étais préparée beaucoup plus qu'on ne l'a dit pour l'élection présidentielle, mais sans doute moins qu'il ne l'aurait fallu".
Sur sa vie privée, Ségolène Royal confesse avoir parfois ressenti un profond sentiment de solitude. Elle "n'a pas trouvé d'épaule où poser son front pour se lâcher, pour pleurer quand c'était dur ou pour rire dans les moments joyeux", dit-elle. Mais elle se montre magnanime à l'égard de son ancien compagnon, François Hollande : "Il ne s'est jamais opposé à ma candidature, estimant qu'il n'était pas en situation, je veux lui rendre cette justice."
Rédigé par : sainluc | 04 décembre 2007 à 18:11