Compte rendu personnel d'un militant DA(non officiel) succinct d’une journée riche
Le samedi 26 janvier, j’ai connu une journée particulièrement riche en participant à une journée de travail «DA» à Paris (10h00/18h00), dont le thème était « La ville pour tous » avec 3 débats participatifs :
1 – La ville contre la vie chère,
2 – Le développement durable pour tous,
3 – La démocratie participative dans la ville.
Ambiance :
Pour chaque thème, étaient présentés tout d’abord les propositions majeures remontées des comités locaux (y compris ceux créés à l’étranger), ensuite la parole était donnée à des experts de la société civile (hors DA et PS
Il y avait près de 300 participants (certes la journée de travail a été ouverte par Ségolène Royal mais rapidement elle nous a quittés pour rejoindre l’Italie afin de répondre à l’invitation du Parti Démocrate), mais à 18h00 nous étions encore très nombreux et certains venaient de loin !
J’ai été personnellement impressionné par la richesse des débats, par la richesse des interventions des experts (parfois pas tendres avec la gestion de certaines communes de gauche…) par la qualité de la salle ; des participants certes actifs mais sachant être, des participants forts d’expériences mais aussi de propositions.
Le contenu :
Ce ne peut être que quelques exemples tirés de mes 17 pages (grands formats) de notes…
Jean Pierre Mignard (qui vient de gagner le procès contre Total…) a introduit cette journée par des propos très forts où il a rappelé l’importance de la ville dans notre société sans ignorer ses dangers :
- l’homme n’y devient-il pas animal…
- Aujourd’hui la ville unit-elle ou sépare-t-elle ?
- La ville peut devenir, devient, lieu de tension, lieu de conflit…
- Elle peut devenir agressive, rappelons-nous les 15 000 décès de 2003…
- etc
Il a aussi rappelé qu’en plus de gérer une ville, une liste de gauche doit s’engager à faire une politique de gauche et diriger avec des valeurs de gauche et c’est notamment les trois sujets du jour « la vie chère », « le développement durable » (il a d’ailleurs ici remercié les Verts pour leur engagement sur ce thème) et enfin la « Démocratie participative ». Les débats étaient lancés…
La ville contre la vie chère
Les experts ont, notamment, rappelé par un flot de chiffres et en les analysant l’impact des dépenses dans les familles, quelques exemples :
Un chiffre largement médiatisé le logement représente 25 % des dépenses d’un ménage, ce chiffre est une moyenne. Ce taux devient disproportionné pour les petites et moyennes classes (rappel 10 % des revenus est inférieur à 950 €, 40% entre 950 et 2050 € - la classe moyenne correspond à la tranche 1500/2500 €), il n’est pas nécessaire de rappeler ce que représente le % logement pour une famille monoparentale smicarde… Avec un déficit de plus de 800 000 logements on comprend facilement la multiplication par 2 en 7 ans des prix de vente de logement et bien sûr l’augmentation des loyers.
L’alimentaire représente 17% des dépenses et c’est toujours une moyenne ; le pain en représentant 2% !
J’ai noté quatre propositions (parmi tant d’autres qui se retrouveront sur le site « Désir d’Avenir ») pour lutter contre la vie chère:
- une concernant les logements sociaux ; vérification périodique (tous les 5 ans, 9 ans,…) des baux des offices d’HLM afin de vérifier l’adéquation logement social/revenu du locataire,
- une autre concernant l’alimentaire ; favoriser le développement des filières courtes locales producteurs/consommateurs afin de faire baisser les coûts.
- Faire passer une part de la taxe d’habitation sur la taxe foncière (il est évident que la majorité des smicards, des Rmistes, des retraités à petites retraites ne sont pas propriétaires…)
- Une sur le coût de l’eau ; individualisation des compteurs avec un prix d’eau par pallier, {mon exemple : le 1er = gratuit (le minimum vital) jusqu’à 30l par jour, le 2ème de 31 l à xl par jour = prix de base, 3ème de xl à yl = prix de base multiplié par 2 ou 3 (les piscines privées sont sûrement visées…)}.
- …
Le développement durable
Les experts s’en sont donnés en cœur joie…
Un message fort est d’insister sur le fait que le développement durable ne doit pas être seulement la prise en compte technique des évolutions écologiques des villes, mais que le développement durable est un lien fort entre les 3 données d’une saine gestion :
- données économiques
- données sociales
- données environnementales
C’est pour cela que j’ai retenu quelques propositions dont certaines peuvent à tort s’éloigner du thème :
- maîtriser l’étalement urbain et la consommation du territoire…
Un expert cite un mauvais exemple près de Londres, la création « d’éco quartiers » en périphérie de l’agglomération dont l’économie écologique du quartier est complètement effacée par la pollution engendrée par les déplacements entre l’ «éco quartier» et la ville (voitures individuelles).
- Dans tous les projets de construction publique, intégrer dans les appels d’offres en plus des frais immédiats (prix de réalisation), les frais différés (maintenance, chauffage, énergie, etc).
- La cogénération sociale intégrée dans tous les projets de construction de logements mais aussi de constructions publiques : multiples intérêts certains lés à l’environnement, mais aussi à la vie sociale.
- Créer des contrats locaux (objectifs, engagements) liés au développement durable avec les entreprises locales mais aussi les associations de propriétaires et autres…
- …
La démocratie participative dans la ville
C’est un des thèmes chers à DA (et à moi…) notamment pour les comités DA qui se créent à l’étranger (Etats-Unis, Canada, etc…).
Il fut aborder, tant par les experts que par les participants, les bonnes mais aussi mauvaises idées.
En rappelant que la démocratie participative est bien la contribution citoyenne à la prise de décision et non une simple consultation, des exemples existants sont débattus :
- le questionnaire ouvert (ne permet pas la discussion, la contradiction, la participation,…),
- le groupe de travail élargi,
- forum de discussion sur Internet (è des points publics Internet),
- Conseil mixte/jeunes avec délibération sur les mêmes sujets (expérience positive à Québec),
- Conseils de quartiers, ce sujet a été fortement débattu :
En conclusion il a été constaté que les expériences qui ont vraiment amené des résultats évidents avaient des points communs dans leur règle :
. un budget délégué
. une représentation socio-démographique
. pas d’élus dans les débats
. une animation par des spécialistes hors périmètre de la ville
- Jury citoyens ; ce thème étant particulièrement dénaturé en France (et la fin de journée approchant) l’essentiel du sujet a été de présenter les expériences à l’étranger, quelques exemples sont développés :
. Londres (projets proposés à des jury-citoyens socio-démographiques dont la décision est rédhibitoire, ces jurys ne sont pas pilotés par les élus)
. Berlin (Les jurys citoyens (Bürgerforum) sont notamment utilisés depuis 2001 dans 17 quartiers de Berlin pour décider d'une partie de leur budget (500 000 euros). Ils sont constitués pour majorité de résidents tirés au sort (quelle que soit leur nationalité) auxquels se joignent des représentants d'associations locales. Le nombre de jurés est fixé à un pour mille habitants.),
. Australie (mise en place de jury citoyen lié à des projets de société, le plus retentissant est celui qui a été réuni pour régler le comportement des australiens envers les aborigènes).
….
Les experts ont rappelé que les villes qui ont développé la démocratie participative ont réussi à redonner la conscience politique à la communauté de leur ville, dans le sens « gestion de la cité ».
Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain, c’a été un vrai apprentissage de la citoyenneté en le vivant. Le résultat le plus extraordinaire est celui de Porto Alegre.
Dans les villes concernées, au départ certains élus voyaient la mise en place d’une concurrence entre les citoyens et eux, l’expérience a montré qu’au contraire cela a été un aide évident pour les élus dans la gestion de leur ville en cohérence avec les attentes des citoyens, ces derniers avaient participé...
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