Bertrand Delanoé voulait droitiser Ségolène Royal. Raté, c'est lui qui se fait passer pour capitaliste (libéral) et embrouille un peu tout le monde avec son libéralisme. Il ne dit pourtant à peu de choses près dans son livre que ce que disait SR dans le Point il y a qlq semaines. Mais le fond intéresse malheureusement moins que la forme. Le PS a fait le plein de ses adhérents pour désigner la candidate à la présidentielle. Il le refera à un degré moindre pour désigner le premier secrétaire. Alors que les adhérents se sont peu déplacés pour voter le renouveau de la Déclaration de principe. On en revient donc à faire de la com. Toujours de la com.
Comme le suggérait Rebsamen, quand on pense à 90% la même chose, le bon sens voudrait que l'on s'associe sur une ligne commune jusqu'au congrès et qu'ensuite seulement on procède au choix du premier secrétaire, comme cela est d'ailleurs prévu dans la réforme des statuts approuvée hier soir. Que va-t-il rester de cette querelle entre SR et BD sur le libéralisme dans l'esprit de l'électeur moyen? Je crains plus le brouillard que la lumière.
SR a pourtant raison de distinguer avec force libéralisme politique, qui s'appelle socialisme et libéralisme économique qui a pour vrai nom capitalisme. Ce libéralisme a fait des dégâts dans notre société, dans nos familles, dans nos entreprises. On le voit aujourd'hui avec la hausse des prix, le marché ne se régule pas toujours assez de lui-même.
La question subsiste de savoir où va la social-démocratie aujourd'hui ? Le PS a-t-il raison de se diriger dans cette direction. La social-démocratie européenne est bien mal en point. Il est tentant de vouloir donner un coup de barre à gauche. Mais celle-ci ne rassemble pas 40% des Français. En espérant que les ultras de gauche ne nous affaiblissent pas trop.
Refuser de vouloir rassembler toute la gauche et au-delà, comme souhaite le faire Ségolène Royal, c'est ne pas comprendre les attentes actuelles de nos concitoyens. Elle réaffirme habilement son appartenance à la famille socialiste. Jaurès toujours présent.
De plus en plus de nos concitoyens en viennent à faire les poubelles des marchés et supermarchés pour survivre. Le pouvoir d'achat diminue. La démoralisation guette. Il est urgent de trouver des solutions.
On nous dit que le chef du Parti ne peut être le candidat à la présidence de la République. Qu'a fait Sarkozy? Il a pris l'UMP. Car il pensait qu'il devait en passer par là et imposer ses idées. C'est vrai que la droite a plus souvent qu'à gauche produit des élus "godillots". Le PS est plus riche, plus démocratique, quelquefois désordonné.
Ségolène devait elle être candidate au poste de 1er secrétaire?
J'ai écrit dans ce blog qu'il y avait plus de coups à prendre et qu'un lieutenant aurait pu les prendre à sa place. F Rebsamen me paraissait tout désigné. Mais elle a choisi d'y aller et de capitaliser sur son score aux présidentielles. Dans tous les pays qui nous entourent, le chef du parti vainqueur a vocation à exercer les responsabilités.
Le problème du PS, ce sont moins les divisions idéologiques que la crise de leadership. Depuis le retrait de Jospin après la débâcle de 2002, les courants idéologiques du parti ont tous explosés dans des recompositions visant à imposer un présidentiable. Hollande a préféré jouer la carte du désordre pour pouvoir s'imposer 'naturellement' comme sauveur, et il continue. Mais cette recomposition permanente a fait exploser la plupart des fidélités et le plus grand clivage est maintenant entre les militants qui en ont vraiment marre de la cacophonie et ceux pour qui elle reste une nécessité stratégique pour garder une chance en 2012.
On entend çà et là que certains socialistes claqueraient la porte du PS si Ségolène Royal était élue. Quelle "audace"! Pour aller où ? A l'UMP ? Au PRG ? Au MRC ? Au PC ? Chez les Verts ? Chez Olivier Besancenot ? Les promoteurs de ce discours, suggérant l'incapacité de SR à surmonter ce désordre, se verraient ainsi en sauveur de la gauche, éventuellement même avant l'élection du premier secrétaire. Voilà pourquoi SR en appelle au désir d'ordre des militants excédés par les abus des 3 dernières années et elle annonce la couleur sur comment elle résoudra la crise de la fronde des présidentiables déçus. Et dire que certains la disent incompétente! Pardon à F Hollande, mais sur ce coup là il me fait penser aux très habiles hommes de la 4ème république. Un autre temps.
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