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05 juin 2008

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libé

Pour contrer Royal, Delanoë drague Aubry

Un effet Aubry limité et un duel Royal-Delanoë qui se confirme et s’annonce serré. C’est en résumé les conclusions à tirer du sondage Viavoice-Libération réalisé en fin de semaine (1). Malgré les efforts fournis le dimanche 1er juin à l’occasion de la réunion des reconstructeurs du Parti socialiste pour apparaître comme une alternative possible à l’affrontement entre la présidente de la région Poitou-Charentes et le maire de Paris, Martine Aubry reste largement devancée par Bertrand Delanoë (21 %) et Ségolène Royal (20 %) : seulement 10 % des sondés la voient comme la meilleure dirigeante du Parti socialiste au cours des années qui viennent. Même résultat auprès des sympathisants de gauche et des sympathisants socialistes qui ne sont que 14% à préférer la maire de Lille.

Langue de bois. Globalement serré, le match Royal-Delanoë tourne en revanche à l’avantage de la première si l’on s’en tient à l’avis des sympathisants de gauche (Ségolène Royal obtient 29 % contre 22 % à son adversaire) et des sympathisants socialistes (31 % contre 24 %). Le maire de Paris subit sans doute là les effets du débat qui a suivi l’affichage de son «libéralisme» politique dans son dernier livre De l’audace !. Car le mot continue de heurter les sympathisants de gauche et plus encore ceux du Parti socialiste. Ségolène Royal ne s’y était pas trompée, qui a aussitôt dénoncé l’utilisation par le maire de Paris d’un vocabulaire normalement attribué à la droite.

Ce sondage suffira-t-il à rassurer Ségolène Royal ? Samedi, à propos du processus de désignation du prochain premier secrétaire, elle s’est inquiétée que le «calendrier [soit] extrêmement long, sans doute trop long». «Nous avons besoin d’un leader, d’une équipe, d’un projet», a-t-elle poursuivi, ajoutant que «malheureusement, [les socialistes allaient] devoir attendre le mois de novembre».

«Nous avons tellement de travail à faire sur nos idées que nous avons besoin de temps», lui a répondu hier soir Bertrand Delanoë, invité du Grand Jury RTL-LCI-le Figaro. Et le maire de Paris d’ajouter : «La question du premier secrétaire n’est pas la question essentielle, même si c’est important.» Suffisamment important quand même pour l’évoquer dans la plus belle langue de bois. «Je serai candidat si c’est le bon moyen de bien travailler pendant trois ans», a déclaré Bertrand Delanoë, qui insiste quelques minutes plus tard : «Si c’est utile, je vais l’être [premier secrétaire, ndlr] de bon cœur.»

Tendresse. Le maire de Paris a également profité de l’occasion pour draguer ouvertement son homologue lilloise. «Martine Aubry est une femme que j’aime beaucoup. On a de l’amitié l’un pour l’autre», a-t-il souligné après avoir été beaucoup moins prolixe sur sa tendresse pour l’ex-candidate à la présidentielle. Histoire que le message soit clair, le maire de Paris a insisté : avec Martine Aubry, «on pense la même chose. On vient de la même branche politique, on était dans la même équipe jusqu’à il y a quelques semaines [la jospinie, ndlr]. Si je n’abordais pas le congrès avec elle, ce serait un peu curieux». Un appel du pied à constituer dès que possible un front anti-Royal, on ne peut plus clair.

(1) Sondage réalisé les 5 et 6 juin auprès de 1 007 personnes.

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