La fraternité est une valeur cardinale de notre Révolution de 1789, pourtant elle n’en est pas moins l’enfant oubliée de notre République.
Qu’est-ce que la fraternité ? Elle renvoie à la fratrie, c'est-à-dire le lien qui unit les frères et sœurs. La fraternité présuppose donc l’amour réciproque, l’entraide, la solidarité et surtout le respect à l’intérieur d’une famille. La révolution française a eu ce fou désir d’ériger cette solidarité et ce respect à l’échelle de la nation. A l’intérieur de la patrie française, nous sommes tous frères et sœurs, nous sommes tous unis par un lien sacré, nous sommes tous unis par le ciment de la République.
Aussi belle soit cette valeur, aussi immuable soit son inscription sur les frontons de nos Mairies, la Fraternité n’a pas pour le moins subi de nombreux revers ces dernières années ; tout comme ses affiliées Liberté et Egalité.
A commencer par le pouvoir en place ! La campagne de l’actuel président Sarkozy a été un incroyable piétinement du concept de fraternité. Pour gagner, il n’a pas hésité une seconde à attiser les rancunes entre les citoyens, à développer le lit de la haine entre ceux qui viennent d’horizons et de générations différentes. La Fraternité a plus que jamais été en berne, lorsque 53% des électeurs ont consacré son viol.
Cependant, c’est avec persistance que Ségolène Royal a tenté, tant bien que mal, de faire une campagne basée sur le respect et sur la solidarité. Elle a réhabilité sa beauté, elle a continué à entretenir sa flamme.
Si Sarkozy est à blâmer, le parti socialiste n’est pas en reste. Alors qu’on aurait pu s’attendre à la plus grande des solidarités à l’intérieur d’un parti qui se veut le garant de l’héritage de la Révolution française, il n’en a rien été. Chaque jour apportait son lot de critiques socialistes, démontrant par là l’irrespect et le manque de solidarité que certains de ses membres n’hésitaient pas à témoigner à l’égard de Ségolène Royal. Notre ancienne candidate n’est jamais tombée dans ce piège, elle a préféré garder la tête haute ; elle a continué à honorer la Fraternité.
Le 27 septembre 2008, elle lui a même organisé un meeting. Alors que la tentation était grande d’entrer dans une logique personnelle de valorisation, elle a préféré s’effacer pour que la fête de la fraternité soit totale. Et elle l’a été.
Des citoyens et des non-citoyens, des Français et des non-Français, des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes, ont tous ensembles célébrés l’amour réciproque, la solidarité et le respect.
La motion soutenue par Ségolène Royal et menée par Gérard Collomb, se fait largement écho de considérations fraternelles. Ainsi, on nous propose (notamment dans le chapitre « Reconnaître la France métissée comme une chance) de créer une cérémonie républicaine pour tous les jeunes et de mettre en place un service national civique obligatoire.
Mais la fraternité passe aussi par la laïcité et par la valorisation de l’immigration.
Les deux autres volets de notre triptyque républicain ne sont pas en reste. Il ne s’agit pas ici de faire un inventaire, mais seulement d’évoquer ensemble les orientations qui seront mises en place si dans quelques années nous incarnons l’espoir de l’alternative.
Concernant l’égalité, nous vous renvoyons au chapitre « Bâtir un état préventif qui attaque les inégalité à la racine ». Ainsi sont déclinés dans ce chapitre plusieurs propositions très concrètes : la révolution fiscale (pour plus d’équité) et surtout un investissement massif dans l’éducation et la culture pour permettre l’égalité des chances.
La liberté est consacrée par un ensemble de dispositifs (chapitre « Oser enfin la démocratie jusqu’au bout ») : la démocratie participative est l’aboutissement de la liberté politique ; une protection accrue des droits de l’homme et des libertés fondamentales ; la démocratisation de l’Europe.
Aujourd’hui alors que nos valeurs républicaines sont mises à terre par les milles et une mesures – toutes plus oppressives les unes que les
autres- du clan Sarkozy, nous républicains et nous socialistes, il est temps de nous réunir autour de celle et de ceux qui nous proposent de nous battre pour défendre l’esprit républicain.
Non, la révolution française n’est pas finie !
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