J’ai appelé à voter pour le projet de traité constitutionnel. J’appuie naturellement toute démarche qui permet de remettre l’Europe en mouvement.
Nous avons besoin d’une Europe-puissance, d’une Europe qui joue son rôle dans le monde, d’une Europe qui soit garante de la paix. Elle a payé assez cher dans son histoire le prix des haines et des dissensions pour en connaître la valeur.
Pour ce faire, l’Europe a besoin d’institutions adaptées à ses missions : il faut un président de l’Europe, qui puisse parler en son nom d’une voix claire ; il faut un ministre des affaires étrangères, qui permette à l’Europe de parler d’une voix unique et de jouer son rôle partout où cela est nécessaire ; il faut un élargissement des votes à la majorité qualifiée et une pondération de voix justes entre les pays européens, pour que l’Europe puisse fonctionner au jour le jour.
Mais il faut ne faut pas sacrifier les valeurs fondamentales qui sont les nôtres : les droits sociaux, tout d’abord : la charte des droits fondamentaux, qui est un acquis de l’Europe sociale et qui garantit les droits sociaux et les services d’intérêt généraux, doit avoir la même valeur que dans le traité constitutionnel ; l'harmonisation fiscale, qui est une arme contre les délocalisations : le principe de l’harmonisation doit être posé et la majorité qualifiée recherchée pour les impôts ayant une incidence sur le marché unique ; l’environnement, ensuite : nous devons ouvrir la voie à une Communauté de l'énergie et du climat en donnant à l'Europe les moyens de sa politique (suppression de l'unanimité en matière d'énergie, représentation externe par la Commission, compétence fiscale qui lui serait transférée pour doter l'Europe d'une ressource [la taxe co2] et financement d’un plan Marshall pour les pays de l'Est afin de leur permettre d'accéder immédiatement à un modèle de croissance économe en carbone) ;
Je ne vois aucune des ces ambitions dans le mini-traité : A ce stade ce mini-traité n’est qu’une mini-ambition pour l’Europe. Il faut donc l’améliorer.
L'Europe est relancée au terme d'une négociation difficile; Le non à Chirac l'avait emporté en 2005. Le verre est à moitié plein, à moitié vide selon l'optimisme de chacun. Mais il se remplit à nouveau. "Nous avons pu nous extraire de de la phase d'arrêt et de réflexion pour jeter les bases d'un nouveau Traité" dit Angela Merkel. Bravo et merci. Ne réanimons pas les récentes querelles et réjouissons nous de cette embellie. Et puis pleurer l'Europe sociale ne nous effacera pas le Sarko qui a été élu en France. Nous la portons pourtant toujours dans nos coeurs.
Rédigé par : sainluc | 25 juin 2007 à 14:03