On sent bien dans ce qu'en publient Libé et Le Monde l'étendue de la chaude amitié socialiste dont Lionel entoure Ségolène. Cela fait chaud au cœur. Même si l'on devine confusément que les futurs succès socialistes aux prochaines municipales ne seront pas forcément dus au florilège livresque de la rentrée.
Je pensais jusqu'à présent que Lionel était un homme politique intègre qui n'avait simplement pas compris le rôle de la com en politique (le verbe est action pour un Président), mais là je suis gêné par le trop plein de fiel qui suinte de sa plume.
Ses analyses ne sont pas toujours fausses quand il dit que la campagne a manqué de contenu politique, même s'il veut bien reconnaître à Ségolène la justesse de ses intuitions sur l'ordre, l'autorité et la valeur travail. Il oublie ou critique la démocratie participative ou la personnalisation du pouvoir (avatar américaniste) demandées par les Français. Il voit pour cause de la défaite de 2002 le cynisme suicidaire de camarades socialistes qui se sont retournés contre lui mais il a l'air de penser que c'était justifié en 2007!
Il sent bien que Sarko par ses amitiés, ses vacances, alors qu'il tient sa légitimité du peuple, risque de mettre en péril l'équilibre nécessaire entre les groupes sociaux. Que les tendances dominantes de la mondialisation et de la financiarisation favorisent les détenteurs de capitaux aux dépens des titulaires du revenu du travail et qu'il faut freiner ces tendances lourdes pour maintenir nos grands équilibres économiques et sociaux et une certaine vision de notre identité nationale.
Il préconise enfin la refondation de l'identité d'un PS aspirant à être reconnu comme le grand parti de toute la gauche. Vrai, mais la gauche ne représente guère plus de 35%. Ségolène a justement cherché à élargir la base de cet électorat traditionnel.
Ces dernières années ont manqué de discipline démocratique; en 2002, en 2005 et en 2007. Les militants avaient pourtant été clairs. Cessons cette polyphonie ou accordons nos voix. Lionel n'a malheureusement fait qu'émettre une nouvelle fausse note. Un leader doit émerger à l'automne 2008.
Ma préférence va à Ségolène bien sûr.
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